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Vue des rizières de Pu Luong
Vue des rizières de Pu Luong

Pu Luong – Immersion dans la vie rurale – Niveau 2

[Pu Luong du 25 au 29 octobre]

Ou… comment explorer une région en mode cobayes bon gré mal gré!
Quelques explications 😊

[n’hesitez pas à zapper mon roman pour aller directement à la version abrégée par Cédric, voire directement aux photos 😁]

Nous souhaitions voir des rizières en terrasses, se balader dans des villages typiques à la rencontre des minorités locales et goûter sans fioritures à la vraie vie des campagnes vietnamiennes… Et bien nos vœux ont été exaucés. Presque un peu trop d’ailleurs! 

    Le manager de notre hébergement nous propose dès notre arrivée de nous emmener en balade dans les rizières. On accepte bien volontiers cette sympathique proposition. Et lors de la promenade nous apprenons un tas de choses que nous étions loin de soupçonner tant la destination était vantée dans les recommandations d’autres voyageurs:
  • Le tourisme à Pu Luong a fait ses débuts il y a seulement 7 ans 
  • L’électricité n’est présente que depuis 12 ans (oui, oui, c’est bien cela : avant 2011, point d’électricité, ça vous donne une idée du niveau de modernité dans le coin!)
  • Les enfants jusqu’à récemment quittaient l’école vers l’âge de 11 ans pour aider la famille sur les fermes.
  • En plus des cultures locales, petits et grands allaient dans la jungle dès l’aube pour chercher de quoi compléter leurs repas (animaux, fruits & plantes)
  • Le tourisme est une bénédiction qui offre des perspectives d’emploi inespérées dans la région (des investisseurs de Hanoï ont d’ailleurs flairé le filon et acheté aux locaux des terres pour une bouchée de pain sachant l’imminence de l’expansion des infrastructures touristiques- la machine infernale de la spéculation est en marche…)
  • D’ailleurs le joli chemin sur lequel on se promène sera d’ici peu une route de 5 mètres de large. Ça nous laisse perplexes. 

Dès la première soirée dans notre hôtel, nous comprenons que nous assistons en direct à l’ouverture du tourisme aux étrangers.

Nous sommes en fait les tout premiers voyageurs étrangers à être accueillis dans cet établissement !  Les vietnamiens sont eux coutumiers de cette région où ils viennent se ressourcer.

Et les maladresses du personnel se multiplient. Nous restons bienveillants mais non moins interloqués de ce flagrant manque de professionnalisme dans un établissement qui n’est quand même pas une entrée de gamme. (Le peu d’offre fait que les prix sont bien plus élevés que dans d’autres coins où il y a pléthore d’hébergements)

La communication est également très compliquée. Voire impossible. 

Une anecdote suffira à illustrer la barrière de la langue qui s’est érigée sans ménagement entre nous et un personnel néanmoins très soucieux de nous satisfaire mais ne parlant pas un mot d’anglais!

Le monsieur qui a pris notre commande sur un menu intégralement en anglais n’a strictement rien compris et nous nous sommes retrouvés à manger des plats que nous n’avions absolument pas commandés! Il y avait pourtant des photos sur le menu et nous avions en plus utilisé Google traduction devant sa mine déconfite face aux plats écrits en anglais. Mais rien n’y a fait! Strictement rien compris! Nous avons appris le lendemain que c’était le patron de l’hôtel. Comment peut-on ouvrir un établissement à une clientèle internationale sans au moins une personne qui baragouine quelques mots d’anglais? On est un peu scotchés !

Je m’étais déjà frottée à la barrière de la langue (entre autres dans une pizzeria en Allemagne ou encore dans un boui-boui de Prague où je pense qu’ils se souviennent encore de mes mémorables mimes d’animaux pour expliquer que je ne mange pas de viande…) et je n’imagine pas que parler anglais me suffira à communiquer n’importe où dans le monde mais là on s’est heurtés à un mur d’incompréhension!

    Ajoutez à cela:
  • des coupures d’eau (bien sûr au moment où j’entrais dans la douche- Sinon c’est pas drôle) et d’électricité – Toutes très brèves mais pas très agréables, surtout vu l’accumulation des couacs : quamd la lumière s’éteint on se regarde (dans le noir🙃)et on se dit : c’est quoi le prochain truc ?!
  • des bruits de travaux juste au dessus de l’hôtel (ils construisent des bungalows supplémentaires en prévision du flux grandissant de touristes)
  • notre linge récupéré humide avant une demi journée de transfert

  • On ne se plaint pas hein, on raconte juste!

Vraiment des broutilles (même si j’ai senti Cédric s’agacer lors des repas – faut pas déconner avec son estomac celui-là!) Des maladresses, c’est tout. Mais un réel souci de prendre soin de nous (& pas que pour l’avis sur Booking.com!)

Tout ça fait qu’on se dit qu’on n’a peut-être pas choisi le meilleur hébergement du coin. On en a croisé qui avaient l’air bien sympas avec des balcons juste au dessus des rizières (les pieds dans le riz 😆)

Mais purée quelle belle région. C’est sublime. Des rizières en cascade entourées de montagnes luxuriantes. On ne sait plus où donner de la tête.

    Notre ressenti:
  • On espère très très fort que la région gardera l’authenticité qui lui confère un charme complètement fou.
  • On espère que la nature sera préservée des affres du tourisme de masse.
  • On espère que la population locale sera la principale bénéficiaire de l’attrait grandissant pour leur région et que les locaux continueront ainsi de sourire et de saluer les touristes étrangers (comment ça, on a de sacrées dégaines de touristes ? Si peu !)
  • Alors oui des cobayes… mais des cobayes qui se sentent privilégiés d’avoir fait l’expérience de l’authenticité dans son plus strict appareil. 

Cédric 

Notre séjour à Pu Luong fut ponctué de belles rencontres : Tom, le manager de notre hôtel, le seul qui parlait anglais, qui dès notre arrivée nous a mis dans le bain. En nous emmenant faire le tour des rizières du village, dès le premier jour, nous avons découvert la beauté de ce spectacle mais également l’authenticité de la région.

Ensuite, nous avons passé deux jours avec Adam qui nous a fait découvrir la région. Un immense merci à Al & Nico pour avoir largement contribué au luxe de découvrir une région accompagnés d’un guide sympa et dévoué!

Pendant ces 2 jours, nous avons eu la chance de voir les attractions phares du coin. Tout d’abord, les énormes roues à eau construites en bambou qui servent à irriguer les rizières. Un trésor d’ingéniosité que Loulou a grandement apprécié.
Puis, nous avons pu faire une balade sur un bateau en bambou, ancien bateau de pêche reconverti en bateau de promenade. Tellement beau et apaisant.

Petit Buddha en pleine méditation

Nous avons également pu aller visiter les cascades de Hieu où nous avons pu nous baigner. Tellement rafraichissant alors qu’il faisait plus de 33° dehors.

Mais surtout ce que nous a fait découvrir Adam, ce sont de petits joyaux cachés que nous n’aurions jamais pu découvrir sans lui.
Nous avons commencé par le marché local de Doan. Nous avons acheté de bons fruits tropicaux à des prix dérisoires mais également voir des choses un peu plus étranges à déguster : des sauterelles grillées (bon pourquoi pas), des énormes vers à soie à faire revenir à la poêle ou une galette d’abeilles à faire bouillir.

Vous êtes plutôt poelée de vers grillés ou galettte d’abeilles mijotées ?

Ensuite, nous avons fait de magnifiques balades dont une notamment qui nous a emmenés au cœur du village reculé de Kho Muong (200 habitants). Tellement reculé que chacun cultive ses propres ressources alimentaires agrémenté d’un étang à poissons et de canards pour vivre en autosuffisance. Sans oublier la machine pour fabriquer l’alcool de riz (nous y reviendrons plus tard). Il faut savoir que la région est peuplée par deux ethnies : les Muong et les Thai. Ici ce sont les Thai qui y vivent.

Maison traditionnelle au bord d’une rizière

Nous nous sommes vite rendu compte que notre guide Adam connaissait tout le monde, y compris dans les petits villages reculés. Lors de notre promenade dans les chutes d’eau, après le repas, Adam nous confie que nous sommes tous invités chez des habitants du village pour déguster l’alcool de riz et nous demande si nous sommes partants. Banco ! Les propriétaires sont en train de construire une nouvelle maison sur leur terrain (pour transformer la première en homestay, c’est-à-dire chambre d’hôtes). Pour les aider, tous les hommes du village sont venus filer un coup de main à la construction. Les maisons traditionnelles sont sur pilotis afin de se protéger des bêtes sauvages (ours et tigres) et sont constituées d’une unique pièce à l’étage qui fait office de pièce à vivre et de dortoir. Nous montons donc au premier étage où une vingtaine de villageois -masculins- sont présents, heureux de nous accueillir. Nous nous asseyons en intégrant un cercle de 6-7 hommes qui nous offrent à moi et Coralie un petit verre d’alcool de riz à boire (d’un trait). 5 ou 6 verres plus tard pour moi, nous quittons la maison, non sans avoir bu un dernier verre avec le propriétaire, touchés de l’hospitalité de ces gens qui étaient vraiment heureux de nous accueillir et de partager ce(s) verre(s) avec nous.

Dernier arrêt de la journée, Adam nous emmène dans le petit village de Lan, les femmes y tissent des costumes traditionnels. Nous nous arrêtons dans une petite maison où une jeune femme nous explique et nous montre comment elle fabrique de magnifiques pièces de tissus à partir de fils issus des fameux vers à soie recontrés plus tôt au marché (à déguster grillés). Romy se mettra même à lui donner un coup de main en enroulant le fil autour de la bobine. Nous terminerons ce très agréable moment par un petit jeu proche du bowling improvisé où il s’agit de faire tomber un ou plusieurs gros haricots venant de la jungle (comme des marrons) à l’aide d’un haricot posé sur le plat de son pied. Une bonne rigolade ! 

Romy s’essaie aux traditions

Des coupures d’électricité, des douches froides et des plats suspects, nous en verrons d’autres- pour sûr ! Mais de tels paysages, une beauté brute pareille et une immersion dans une ruralité précautionneusement préservée par ses villageois- pas sûr !

Nous quittons PuLuong sous le charme de cette bourgade hors du temps. Tam Coc, notre prochaine étape, va nous ramener brutalement dans les tourbillons du tourisme de masse.  Pu Luong- Tam Coc : deux salles, deux ambiances !
On vous en dit plus au prochain épisode.

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