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Maupiti, une beauté naturelle préservée

Maupiti en quelques mots

Située à environ 40 km de Bora Bora, Maupiti est la dernière des îles Sous-le-Vent, au fin fond de l’archipel de la Société. Le sentiment d’être au bout du monde, perdu au beau milieu de l’océan, est réel. L’île principale est dominée par une chaîne de falaises et des massifs montagneux abrupts. La légende veut qu’ils représentent une sœur et ses frères jumeaux. À chaque extrémité, deux immenses rochers se dressent face au lagon que protègent plusieurs motus. En plus d’être isolée, Maupiti est aussi la plus petite et la moins peuplée des Sous-le-Vent. Sa superficie d’à peine 11 km² permet d’en faire le tour très rapidement (ce que nous avons d’ailleurs fait à vélo). Mystérieuse et préservée, cette île a tout d’un paradis à taille humaine.

Certains considèrent Maupiti comme le Bora Bora d’antan, à une époque où l’influence américaine et le développement touristique n’étaient pas ce qu’ils sont désormais en Polynésie française. Les paysages naturels sont grandement préservés : les montagnes sont en partie sauvages et le lagon offre de magnifiques dégradés de bleu. Cet environnement privilégié devient alors le refuge d’une étonnante biodiversité corallienne et animale. 

Les possibilités d’hébergement sur Maupiti sont limitées aux pensions de famille traditionnelles (et un camping) situées sur l’île principale ou sur les motus au large du lagon. En effet, il n’y a aucun hôtel de luxe ou de complexe touristique d’importance sur l’île. C’est un choix mûrement réfléchi par les habitants qui souhaitent conserver une certaine authenticité et un mode de vie tourné vers l’agriculture et la pêche. Maupiti offre à la fois un cadre naturel exceptionnel, mais également un espace culturel privilégié – l’endroit idéal où s’imprégner de la vie quotidienne en Polynésie, ce que. Os échanges avec quelques habitants confirmeront. 

Les 3 premiers jours : pension Teheimana sur l’île principale 

« Ils sont pas à l’école vos enfants? Mais ce ne sont pas les vacances ! »  m’interpelle une co-pensionnaire, l’air mi-inquisiteur mi-accusateur…

Elle me dira à un autre moment: « passer du temps avec ses enfants, on peut le faire en restant chez soi! »

Fondamentalement elle n’a pas tord. Mais je me suis permis de la juger un peu ronchonne et de ne pas relever.

Pour la petite histoire, elle, son mari ancien officier de la marine et un autre couple de septuagénaires sont venus en Polynésie en « pèlerinage » pour reprendre leurs termes, 40 ans après y avoir vécu plusieurs années, à l’époque des essais nucléaires…

La pension est d’un confort simple mais elle est dotée d’un atout de taille : son ponton à raies manta ! Et puis, même si notre hôtesse reste sur son quant-à-soi et nous offre un accueil pas expansif pour deux sous, elle nous concocte de bons petits plats à base de produits locaux (thon fraîchement pêché, glace au taro, poisson sauce vanille) et nous offre la climatisation, qui est normalement une option payante (ouais, le ventilo de notre chambre est en panne, et c’est apparemment bien compliqué d’en changer ou de tenter de le réparer- nous on apprécie le luxe de la clim qu’on ne s’était pas permis vu le surcoût ☺️). 

Séjour sur le motu : pension Maupiti Holiday

Deuxième partie de notre découverte de Maupiti : c’est désormais une habitude, après avoir arpenté l’île principale, direction l’un de ses motus pour 4 jours. Tea, le maître des lieux, docteur en biologie marine et fervent défenseur de Maupiti, est passionnant à écouter. Grâce à lui, nous voici enfin moins ignares de ce qu’est le corail, et mieux renseignés sur les espèces qui sillonnent les lagons. 

Il évoquera également le tourisme de masse à Bora, Moorea, et ce référendum qui a vu la population Maupiti rejeter l’implantation d’un hôtel à…. 95% ! 

C’est ça aussi de séjourner en « pension » , on côtoie des locaux, on apprend beaucoup sur la Polynésie et on touche à la vraie vie tahitienne, ne serait-ce que brièvement. 

Et puis des rencontres l Encore et toujours.

Comme Jeannette. Ce petit bout de femme qui a consacré une bonne partie de sa vie à élever – et aimer – des enfants de l’Aide Sociale, et qui s’est vue diagnostiquée de la maladie de Parkinson à peine sa retraite entérinée. Que la vie peut être injuste ! Jeannette est fan de notre aventure familiale, et nous on aime sa compagnie joyeuse et bienveillante  Des moments partagés gravés dans nos cœurs.

Jeannette, si tu passes par ce blog, on t’envoie de gros bisous !

D’autres voyageurs encore qui admirent notre initiative – « C’est tout à votre honneur » commente une dame qui apprend que, loin d’avoir des situations privilégiées,  nous consacrons 10 ans d’économies dans ce projet hors normes !

Et puis, on s’amuse de se faire appeler partout « La famille »: lors des excursions, aux tablées des pensions, dans les transports, etc. Faut dire qu’on côtoie surtout des jeunes voyageurs et des couples sans enfants – peu de familles voyageant au long cours et hors des vacances scolaires !

Les beautés subaquatiques racontées par Cédric 

C’est devenu notre passe-temps favori pour Romy et moi, le snorkelling. Il faut dire que les fonds sont tellement riches : une eau limpide, des coraux multicolores et des poissons peu farouches. 

Alors quand nous sommes arrivés à Maupiti Holiday et que nous avons vu le côté plage, on s’est dit, on va aller voir ! Devant nous, le Pacifique qui s’étend à perte de vue. Les vagues viennent se fracasser sur le récif. Derrière ce récif, une bande d’une quinzaine de mètres de large, d’un mètre de profondeur où se trouve un jardin de corail magnifique. Alors tous les jours, on y va, et on découvre, de nouveaux coraux, de nouveaux poissons.

Encore une fois, la beauté de ce monde sous-marin quasiment immaculé nous submerge. Waouh ! 

“Ça n’a pas de prix, mais ça a un coût !”

M’a rétorqué une maman tourdumondiste à qui je disais que ce que nous vivions n’avait pas de prix – alors que nous observions nos progénitures vivre leur meilleure vie dans l’eau claire de Bora Bora à la nuit tombée. 

Ça n’a pas de prix, mais ça a un coût! Et en fait, bah, elle a bien raison (coucou Audrey si tu passes par là !)

Mais les baroudeurs désargentés que nous sommes ne peuvent s’empêcher de penser que nous avons eu mille fois raison de nous lancer dans un projet au bilan comptable désastreux, mais qui représente un investissement sans égal. On en tire aussi un brin de fierté, disons-le.




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