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Le quartier le plus dangereux d’Amérique du Sud

…devenu le quartier le plus sûr du continent !

3 heures d’une visite passionnante de cet endroit devenu symbole d’espoir et de résilience et accompagnés de David, un guide local ayant appris le français lors d’une année d’études à quelques kilomètres de Charleville-Mézières. David a même pris soin de prévoir des surprises pour les enfants afin de rendre la visite plus cool pour les mini voyageurs: dégustation d’une granadilla, fruit colombien / mini musée 3D / glaces aux fruits locaux et toboggans fous !

1. Visite de la comuna 13

    C’est notre vol vers la Floride qui a décidé de notre dernière étape colombienne: direction la grande Medellin (4 millions d’habitants sur une superficie vallonnée de 4 fois Paris )

    Dernière étape d’un pays qui nous a unanimement conquis. Pour le charme de ses paysages et de ses villages aux couleurs chatoyantes. Mais aussi pour sa population. Les Asiatiques n’ont qu’à bien se tenir, la concurrence est rude! Par exemple, cette Petite dame dans le téléphérique que nous fait emprunter David pour découvrir Medellín depuis les airs. Elle remarque à son entrée que nous sommes des touristes (ah mince… ça se voit tant que ça ?!) et nous souhaite très chaleureusement la bienvenue dans son pays. Lorsqu’elle s’apprête à descendre, elle renouvelle ses souhaits : “Bienvenidos . que les vaya bien!” (bienvenue- passez un bon moment/prenez soin de vous) Jamais nous n’aurions eu un tel accueil en France ! On est bluffés. Et conquis au plus profond.

    David nous explique avec passion et précision ce qui s’est passé au début des années 2000.  Je passe le clavier à Cédric pour le récit des faits :

    Au cours des années 1970, la population migra en masse vers les grandes villes pour échapper à la violence dans les campagnes de la Colombie. Les constructions irrégulières se multiplièrent alors à Medellín, notamment dans le quartier de San Javier, l’actuelle Comuna 13. À cause de l’insécurité et du chômage, les gangs y prirent très vite de l’ampleur. Les enlèvements, les extorsions, les homicides, les attaques à la bombe, et le commerce de stupéfiants devinrent le quotidien des habitants de San Javier. Des conflits sanglants entre les deux principaux groupes de narcotrafiquants : les FARC et l’ENL eurent lieu dans ce quartier. Chaque année, des centaines de personnes furent victimes de ces conflits, ce nombre augmentant sans cesse. 

    Le dimanche 6 octobre 2002, l’État colombien dirigé par le président Alvaro Uribe lance l’Operación Orión pour lutter contre les cartels. La commune se transforme alors en champ de bataille. Afin de mener cette opération, le président Uribe a réuni plus de 1500 hommes, de la police, de l’armée ainsi que de groupes armés “concurrents”. A l’issue d’une lutte sanglante, le quartier fut nettoyé de ses trafiquants et retrouva son calme. Une fois le calme retrouvé, il faut trouver à ce quartier qui était l’un des plus pauvres de Medellin comment s’en sortir. La population se mobilise, et c’est par l’art que le quartier trouve son salut : musique, street art sont devenus le leitmotiv de toute la population qui a transformé la Comuna 13 en une exposition vivante à tous les coins de rues. C’est exceptionnel. Vous verrez un aperçu des graffitis et autres artistes de rue dans le diaporama qui suit.

    Et David nous partage souvent son ressenti – il avoue avoir du mal à ne pas frissonner à l’idée des drames qui se sont produits ici – mais s’émerveille à chaque visite de la résilience de la population et de l’incroyable espoir que représente ce quartier.

    Lui vient de Poblado, le district aisé de Medellin, mais apprécie de déambuler dans la Comuna 13 et surtout interagir avec ses habitants. Ça lui remet les pieds sur Terre, confesse-t-il humblement. C’est interdit de ne pas sourire en Colombie, nous lance-t-il ! (Les Français pourraient en prendre de la graine, vous trouvez pas?) Qu’il l’aime, son pays !

    La visite terminée, il nous recommande ⅔ endroits pour manger local. C’est la avocaderia qui remporte nos suffrages – enfin pas de Romy qui n’aime pas trop les avocats…mais ne laisse pourtant pas une lichette de guacamole pour son père qui espérait pouvoir picorer dans l’assiette se sa fille ! 

    2. Le Panier Solidaire 

      Nous n’avons jamais envisagé les pays plus défavorisés de notre TDM comme une opportunité de dire à nos enfants :” Vous avez vu ces p’tits malheureux, vous , vous avez de la chance , HEIIIIN?” un ton accusateur & une leçon de morale culpabilisante sans grand intérêt, soyons francs ! Mais quand j’ai ouï dire qu’il y avait possibilité d’être hébergés chez une maman celibataire d’un barrio pauvre de Medellin, contribuant ainsi à l’aider elle et ses trois filles, j’ai été conquise par l’idée. Cédric moins. J’ai sorti mes pagaies (elles sont toujours prêtes, vous l’avez bien compris !) et ai finalement obtenu son aval pour réserver cette formule un peu décalée, dans son concept et…dans son budget ! L’argument bonne action et ma détermination ont eu le dessus sur un AirBnb plus stratégique et moins cher !

      Nous voilà investissant une chambre équipée d’un lit double et d’un lit superposé chez Liliana et ses filles. La douche est froide (une dernière pour la route !!!) mais l’accueil chaleureux – et Liliana cuisine super bien (Cédric est a posteriori ravi de ma trouvaille…comme d’hab quoi! )

      Thomas, le jeune français qui a créé l’association “Call Me Mami” propose aussi de participer à ce qu’il a joliment nommé le “panier solidaire” ; une famille d’orphelins (Ils sont dix enfants – de 5 à 22 ans) en les accompagnant au supermarché pour régler leur panier de courses. Un moment fort, même si la gêne réciproque est palpable (on les suit dans les rayons et eux hésitent à déposer les articles dans leur caddie) Romy et Thibaut restent muets, mais observent attentivement la scène qui se déroule alors : deux jeunes gens se font payer deux sacs de courses par papa et maman. On ramène ensuite les courses chez la famille et les loulous découvrent pour la première fois de leur vie une maison très, très rudimentaire : murs de briques creuses, toit en tôle, sol brut et des rideaux en guise de portes pour séparer les espaces de vie. Leurs mines en disent long sur ce qui se passe dans leurs petites têtes : waouh, je ne savais pas qu’on pouvait vivre dans une maison comme ça. Et peut-être un “je pense que j’ai de la chance de vivre dans une maison jolie et confortable” – mais peu importe – ils ont vu que l’on pouvait aider les gens en difficulté par de petits gestes. La graine est semée, on se dit !


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