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Sortir de sa zone de confort, acte II 

[du 1 au 4 mai] 

Nous étions enchantés de notre séjour à Sajama au sein de la communauté de Tomarapi. Alors quand en faisant nos recherches afin de planifier la suite de notre séjour en Bolivie, nous sommes tombés sur “la maison d’Andres” (recommandée par de nombreux voyageurs), un petit hébergement situé à 1h30 de La Paz, au pied de la Cordillère Royale, nous avons dit banco, allons-y ! 

Andres habite à Tuni, petite communauté au pied de la Cordillère Royale. Le panorama est magnifique, des plaines remplies de lamas et d’alpagas entre lagunes et montagnes. 

Mais quand je parlais de sortir de sa zone de confort, je ne pensais pas si bien dire. Les conditions furent très rudimentaires avec un hébergement sans isolation et quasiment sans chauffage, ce qui fait que nous avons eu très froid pendant 3 jours. Nous nous retrouvions avec les autres voyageurs présents autour de l’unique chauffage (Petit chauffage à gaz- enfin, quand il en reste, du gaz!) qui se balade au milieu de la pièce à vivre. Passer 3 jours en doudoune et sous les couvertures pour essayer de ne pas avoir trop froid, nous avons atteint nos limites. Je ne vous parlerais pas de la douche tiède dans une salle de bains glaciale et de la température nocturne de notre chambre. 

Je ne m’étendrai donc pas plus sur notre séjour en lui-même. Laissez-moi plutôt vous raconter mon aventure à l’ascension du Pico Austria à 5 350 m d’altitude.

L’ascension du Pico Austria

Ça faisait quelques temps que j’étais frustré. Lors de notre passage dans le désert d’Atacama, nous pouvions quotidiennement admirer le volcan Licancabur qui paradait devant nous à 5920 m. Ensuite lors de notre séjour dans le Parc Nacional de Sajama, 5 volcans s’étendaient devant nous dont le majestueux Nevado Sajama point culminant de la Bolivie (6542 m). 

Une irrésistible envie de gravir ces merveilles de la nature mais il faut se rendre à l’évidence, je n’ai pas le niveau requis.

Alors, quand j’ai regardé ce qui nous attendait lors de notre séjour chez Andrès, j’ai repéré le Pico Austria qui culmine à 5350m. Intéressant…

A peine arrivés chez notre hôte, nous discutons avec Nicolas, un voyageur qui parcourt l’Amérique du Sud pendant 4 mois. Il a clairement l’intention de monter au Pico Austria. 

C’est donc décidé, nous partirons aux aurores le lendemain matin pour gravir ce sommet à deux.

Réveil à 5h30 pour prendre des forces au petit-déjeuner puis départ à 6h. Tout le monde dort encore.
Andrès nous conduit au pied de notre montagne. Il est 6h30, le jour est en train de se lever et nous commençons notre ascension. 

Nous sommes seuls, devant ce majestueux sommet et le reste de la cordillère royale qui l’entoure. 

Cette ascension est qualifiée de plutôt facile, mais il faut tout de même se rappeler que nous partons de 4600m, que 850m de dénivelé nous attendent et que le Mal Aigu des Montagnes peut nous saisir à tout moment. Je suis partagé entre l’excitation de ce défi personnel et une pointe d’appréhension.

Nous grimpons pendant 3 heures, tout d’abord sur un chemin rocailleux puis sur une fine couche de neige tombée la veille. Nous remarquons dans la neige les traces d’un petit félin qui nous a précédés. Le soleil s’est levé et nous franchissons les différentes étapes 4700m, 4850m, 5000m (youhou!) puis 5150m.

Au fur et à mesure que nous montons, la pente s’accentue, l’oxygène se raréfie, rendant la respiration plus difficile. Mais plus nous montons, plus le spectacle est grandiose. 

Nicolas m’annonce « Plus que 350 m et 100 m de dénivelé ». Les derniers mètres de l’ascension avant de toucher le Graal. Il faut souffrir mais la motivation est là.

Après 3h de montée et 850 mètres de dénivelé, ça y est, je suis enfin arrivé en haut ! You-hou ! Nous sommes seuls, le temps est magnifique et je peux contempler le fruit de mes efforts et profiter de ce sentiment d’accomplissement qui me remplit.

J’étais là, seul au sommet du monde, ou presque. Les montagnes environnantes s’étendaient à perte de vue, leurs sommets enneigés scintillant sous le soleil radieux dont le prestigieux Condoriri. Un glacier majestueux descend et se jette dans une lagune congelée. Quel magnifique spectacle de la nature.

Un silence absolu règne, ce qui permet de profiter encore plus de la beauté de ce spectacle. On se sent tellement petit face à l’immensité de la nature.

Après avoir bien profité de ce moment magique,  il a fallu se résoudre à redescendre, laissant derrière moi ce petit paradis. Place à la descente, 1h30 pour descendre du Cierro puis 1h30 pour rentrer au village.

Cette ascension aura été une expérience formidable. Ce fut une épreuve physique, un peu difficile. Au-delà de la fierté du défi accompli, elle m’aura permis de contempler le spectacle de la nature, et de vivre un moment unique d’intense communion avec elle. Un moment qui restera gravé à jamais dans mon esprit.

Un petit coucou à nos amis de Faches-Tumesnil que nous avions rencontrés à La Paz et que nous avons retrouvés sans le savoir chez Andres.

Découvrez tout cela en images :



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