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Dingos

Un artiste épris de magnificence aurait-il eu l’audace de faire sortir de son imagination pareille dinguerie ? Rien n’est moins sûr !

Un vol de 20 mn où nos “waouh” fusent de tous bords tant le spectacle qui défile sous les ailes de l’appareil est époustouflant. 

Les îlots bordés de récifs coralliens et la palette de turquoises qui s’étend vers l’horizon donnent le tournis!

Nous nous apprêtons à atterrir à quelques mètres du plus grand lagon du monde, celui de l’île des Pins, où notre dilemme quotidien sera de choisir entre la Baie de Kuto ou la plage de Kanumera de l’autre côté de la route.

Cerise sur la Baie, pendant nos 5 jours sur place , on profite de l’endroit seuls. On est littéralement seuls. Incrédules, on ingurgite avec gloutonnerie la beauté qui nous entoure. Une beauté qui ne se transcrit pas en mots, mais qui nous exhorte à entrer dans un état contemplatif. 

A ceux qui arguent que 2 ou 3 jours suffisent amplement pour explorer l’île des Pins: nous ne pouvons que désapprouver avec véhémence. Sans doute de ceux qui viennent pour prendre un cliché à poster sur Instagram puis filer vers un autre spot. Nous on veut profiter (oui je radote. J’assume !).

Et puis c’est fou le peu d’infrastructures touristiques ici. 

En bord de mer, pas le moindre établissement. Pas de quoi prendre un café, un verre, acheter une glace ou un petit souvenir. Rien. Que dalle. Nada! 

C’est un peu déconcertant de prime abord ! Mais passée une légitime perplexité, on doit bien reconnaître que le lieu se suffit à lui-même et n’en est que magnifié d’être intact de toute trace humaine!

Et puis juste 4 ou 5 établissements hôteliers sur l’île, souvent (très) basiques. Comme le nôtre ! Devoir allumer le chauffe-eau au briquet, éponger la salle de bain après sa douche ou se voir servir de l’Oasis dans un endroit où poussent de savoureux fruits exotiques nous laissent pantois (la blagounette de Cédric : ben quoi c’est du jus de fruits FRAIS, il sort du frigo 😋🙃🙄). Mais le cosy Méridien de l’île des Pins nous a mis hors jeu sans ménagement avec ses 350 euros/ nuit. Alors le Kuberka (comptez pas moins de 150 euros/nuit tout de même !) nous abritera pour nos 5 nuits sur ce joyau du Pacifique. 

On l’avait lu, on le confirme. Les établissements sont souvent peu entretenus. A quoi bon se fatiguer et investir puisqu’ils se remplissent aisément ?

Personnellement je trouve que ça laisse une légère ombre sur un tableau autrement idyllique, mais c’est ainsi. On devient difficile.

Côté nourriture, c’est soit repas au restaurant de l’hôtel avec une addition moyenne de 100 euros le repas (10 repas thaïlandais- sauf qu’ ici ce n’est pas la nourriture qui pique, c’est l’addition 🥵🥵🥵), soit un pique-nique avec ce qu’on trouve à la supérette de l’île : Zoomez sur la photo pour constater que le pain Harris -en plus d’usurper copieusement la dénomination de pain- a été congelé puis décongelé…et est périmé de 15 jours le jour où nous le dégustons tartiné de vache qui rit ☹️

Ah, on doit vraiment faire face à de gros tracas quand on voyage au Paradis 🤣😂

Mais quelques déconvenues gustatives ne vont pas entamer notre plaisir renouvelé chaque seconde d’avoir l’incommensurable privilège d’être ici – dans un paysage qu’on croirait créé par un illusionniste optique de génie tant il frise l’irréel. Même si l’architecte des lieux semble avoir repoussé les limites du croyable, tout ceci est pourtant bien réel. La nature a poussé le vice jusqu’à nous faire douter de la véracité de ce que nos rétines envoient à nos cerveaux ! Elle est une créatrice génialement folle – ou follement géniale 🤔

Pour pleinement apprécier un tel environnement, tous les sens sont importants. Mais Cédric me le concède, c’est bien la vue qui prime en pareilles circonstances. 

Ma vision est biaisée par la cafouillerie génétique qui grignote insidieusement mes nerfs optiques et – c’est d’ailleurs l’un des symptômes les plus remarquables et celui qui a éveillé les soupçons du Dr Smirnov – la mauvaise vision des couleurs (dyschromatopsie) me prive de profiter pleinement du paysage qui m’entoure. Je rêverais qu’un de mes compagnons de voyage me prête un instant ses yeux qui me permettraient de voir ce que ça donne en vrai. Moi qui n’en profite qu’en version dégradée, je n’ose imaginer la splendeur de la version originale. Juste 5 minutes, promis, pas plus. Je ne laisserais jamais ce fardeau plus de quelques minutes à quelqu’un d’autre. 

Lundi, on retrouve Charles vers 14h. C’est parti pour un tour guidé de l’île. Charles est un ami d’un collègue de Beaucamps (Salut Franck si tu passes par là !) et il est aussi un notable de l’une des 8 tribus de l’île des Pins. Il va donc partager avec nous ses récits historiques, coutumes tribales & anecdotes dont nous serions restés de parfaits ignares si nous avions loué une voiture pour faire le tour de l’île nous-mêmes. 

Ayant un autochtone sous la main, je me permets de le questionner et découvre un peuple si épris et empreint de ses terres qu’il se bat pour préserver le joyau qui est leur. Nous obtenons alors réponses à nos questions : s’il y a si peu d’infrastructures, c’est que seuls les projets issus de locaux ont une chance d’être acceptés. Et ils ne sont que 2000 à vivre sur l’île.

Dans la même veine – un officiel australien est récemment venu plaider la cause des gros paquebots de croisière qui étaient autorisés à jeter l’ancre dans la Baie de Kuto avant le COVID mais sont l’objet d’une interdiction formelle depuis. L’homme s’est vu asséner un NON catégorique ! Il n’est pas né celui qui fera plier un Kanak défendant sa terre! Le ton de Charles est guilleret, mais on sent bien qu’il est des sujets avec lesquels on ne badine pas. La sauvegarde de leur incroyable territoire en est un.

Souhaitons-leur de ne jamais céder aux sirènes mercantiles de rigolos en costard-cravate sans vergogne ! Au diable ces scélérats !

Après 3h de balade, nous rejoignons notre bungalow avec pour idée de filer retrouver notre plage. Mais les loulous ont envie d’aller…à la piscine. QUOI ?! On est à deux pas de l’une des plus belles plages du monde et ces deux zigotos veulent aller faire plouf dans une eau chlorée engoncée dans un trou bétonné ? On croit rêver ! Et…on cède. On est là pour leur faire plaisir ! Mais non sans avoir négocié que demain, ce serait plage. #faitesdesgosses

Excursion Pirogue & îlot Brosse: Cédric va vous raconter !

C’est parti pour une excursion en Pirogue. Charles nous dépose dans la baie de St-Joseph où nous montons à bord d’une authentique pirogue à balancier (béérëwè).  Ces pirogues, fabriquées en pin colonnaire – l’arbre qui a donné son nom à l’île des Pins – étaient utilisées par les kanaks pour leurs déplacements ainsi que pour la pêche.

Nous voilà donc partis dans la baie d’Upi voguant dans une eau turquoise. Le rythme apaisant et berçant de la pirogue nous permet de contempler la beauté des paysages de cette baie. 

L’émergence de hauts rochers coralliens dans la baie fait que cette dernière est souvent comparée à la baie d’Halong. Une baie d’Halong calédonienne, certes, mais aux eaux turquoises peuplées de raies et de tortues et bordée de pins colonnaires. On valide le concept ! Nous voguerons pendant une heure et demie au gré des alizés avant d’arriver… un peu au milieu de nulle part. Là, une petite heure de marche nous attend pour traverser la forêt et atteindre la piscine naturelle. Une piscine naturelle ? Mais que nous réserve encore la Nouvelle-Calédonie? Nous marchons donc dans la jungle calédonienne, Coralie et moi partageant la même pensée : cet endroit doit abriter des individus suspects (reptiles notamment). Nous marchons donc espérant ne pas croiser la star locale : le tricot rayé (ce sera notre fil rouge de la Nouvelle-Calédonie). Au bout de quelques dizaines de minutes de marche, nous arrivons au bord de cette “piscine”. Comment la décrire ? Ici la nature a créé une piscine naturelle, bordée d’un côté par une barrière rocheuse la protégeant de la Mer de Corail et de l’autre côté par une rangée de pins colonnaires. L’eau y est d’une clarté exceptionnelle et une palette de bleus s’offre à nous allant du bleu clair au bleu turquoise en passant par le bleu lagon et le bleu outremer (#valeriedamidot). Les rochers présents nous permettent à Romy et moi d’aller explorer les fonds sous-marins en snorkeling et d’y observer des poissons plus beaux les uns que les autres. La première session de snorkeling pour nous, mais pas la dernière ! Waouh, c’est magnifique ! 

Le lendemain, nous continuons de nous émerveiller des beautés de cette île. Lors de nos recherches, une sortie sur l’îlot Brosse était fortement conseillée. Nous sommes tentés par l’expérience mais, il y a un mais, le tricot rayé nous intimide. Il faut savoir que la Nouvelle-Calédonie regorge de ce serpent au déguisement de marin breton pour le moins inattendu.

Le tricot rayé

Ce serpent est décrit par tous les Calédoniens comme inoffensif (les enfants Kanak jouent avec), il n’empêche qu’il fait partie des serpents les plus venimeux du monde. Nous hésitons donc, notre phobie des serpents aura-t-elle raison de notre envie de découverte? J’appelle les organisateurs en espérant être rassuré et une dame, avec la décontraction qui caractérise les calédoniens me rétorque : “Si t’as peur, il faut pas le faire, Si t’as pas peur, il faut le faire.” Ok, nous voilà plus avancés.
Nous décidons de tenter l’expérience. 

Rendez-vous à 8h du mat’ sur les bords de la baie de Kanuméra pour prendre le bateau. Jérémy notre pilote et guide pour la journée nous accueille d’un : “C’est vous qui avez la phobie des serpents ?”. Nous sommes catalogués ! Après un quart d’heure de bâteau à contempler (oui toujours) les magnifiques paysages, Jérémy nous informe que nous allons peut-être voir des dauphins. Chose promise chose due, ce ne sont pas moins qu’une quarantaine de dauphins que nous rencontrons et qui se mettent à jouer avec le bateau, sautant de tous les côtés. Waouh !
Nous reprenons la “route” pour nous arrêter un peu plus loin à une station de nettoyage de raies mantas. Eh oui, les raies mantas se rendent à des endroits bien précis où des poissons nettoyeurs les attendent pour leur enlever les algues et bactéries qui pourraient leur causer des maladies. La nature est bien faite !
Thibault et moi, nous nous mettons à l’eau en snorkeling (bravo Loulou, pas évident de se mettre à l’eau en pleine mer) et, waouh, devant nous, à quelques mètres de profondeurs, deux magnifiques et majestueuses raies manta “volent” sous les flots. Un spectacle magique que nous contemplons bouche bée (enfin pas trop parce que sous l’eau, c’est dangereux). Elles passent et repassent à quelques mètres de nous faisant des huit autour d’un banc de corail. Un spectacle indescriptible  et encore une fois la nature nous émerveille ! Waouh !

Prochain arrêt, nous allons essayer de voir des tortues. Les tortues à grosse tête – dédicace à Duke  (ou tortues caouannes) sont les plus courantes en Nouvelle-Calédonie. Ces adorables créatures pouvant atteindre 150 kg sont listées « en danger critique » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Selon elle, les effectifs du Pacifique Sud ont chuté de 80 % au cours des trente dernières années. 

Nous nous mettons à l’eau et cette fois-ci, Romy ose se mettre à l’eau. Encore une fois, bravo les champions ! Sous les flots, posé au fond de l’eau, un beau spécimen est tranquillement en train de se nourrir. Elle doit avoir, d’après Jérémy, une soixantaine d’années et mesure plus d’un mètre. Encore une fois, un spectacle magnifique de la nature dont nous sommes les spectateurs privilégiés. Waouh !

Eh ben, que de belles découvertes pour cette matinée. Nous sommes vraiment gâtés. 

Direction l’îlot Brosse, où nous allons nous poser pour détente, repas et farniente. Plutôt alléchant comme programme. L’îlot Brosse tient son nom de sa forme qui ressemble à une brosse à cheveux, les pins colonnaires, endémiques de la Nouvelle-Calédonie faisant office de pics. Nous voguons au milieu des eaux bleues de la mer. Attention, ça pique les yeux ! Plus nous approchons de cet îlot, plus nous sommes émerveillés. Une île déserte au milieu d’une eau translucide offrant un panel de bleus toujours plus beau. Cerise sur l’îlot, nous sommes seuls (avec les autres participants à notre sortie) ce qui rend l’expérience encore plus magique. Coralie et Romy s’extasient :

Regarde à droite comme c’est beau, s’écrie Maman,

Maman, regarde à gauche, c’est magnifique, répond Romy. 

Il faut se rendre à l’évidence, le panorama est d’une beauté époustouflante sur 360°. 

Détente, repos, snorkeling, jeu sur la plage pour les enfants. Trop dure la vie !
Jérémy et un autre guide local nous ont concoctés un repas au Barbecue à base de poissons, langoustes et légumes locaux. Yummy ! 😎 

Assez parlé, je vous laisse découvrir les images de ce petit coin de paradis, désolé mais je n’ai pas plus faire plus court (aussi bien pour le texte que pour la vidéo). En revoyant les images quelques semaines plus tard, cette expérience reste pour moi l’une des plus belles que nous ayons vécues lors de ce tour du monde: une nature hors du commun, des rencontres spectaculaires (raies, tortues, …), très peu de monde, et des locaux d’une gentillesse extraordinaire. 

On retiendra la déception de Coralie : nous n’avons même pas croisé un tricot rayé !

Merci MF & Gégé qui nous ont offert l’excursion en pirogue. 
Merci papy Francis et mamie Annie qui nous ont offert celle à l’îlot Brosse.
Deux journées magiques! 
On est vraiment super gâtés par nos familles et amis 🥰
On quitte l’île des Pins avec la furieuse envie d’y revenir un jour.

Je dis d’ailleurs à Charles qui nous ramène à l’aéroport que l’on est pas encore partis et qu’on a déjà envie de revenir. On l’espère de toutes nos forces!

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